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Vertige
VERTIGE
Stéphane OLIVIER
(Imagora-Photo)
Je n’aime pas du tout cette photo, ou plutôt elle me met vraiment très mal à l’aise.
Le quadrimage raconte une histoire : sur la place du centre Pompidou, des pigeons se rassemblent pour se nourrir des graines que leur distribue un clochard, mais ce décor de vie ordinaire n’est pas isolé d’un contexte mondial violent qui peut donner le vertige.
La dernière image est bien sûr porteuse du message du photographe. Elle me met aussi mal à l’aise par sa composition. Coupée en deux moitiés que justifient seulement les images précédentes, Le spectacle de la misère ordinaire d’un individu qui trouve une raison d’exister dans la compagnie des oiseaux et se rend utile en les nourrissant pourrait être à lui seul le sujet d’une photo qu’on appelle couramment « humaniste ». Il y a de la grâce dans le vol des oiseaux, en contraste avec ce dos vouté de vieillesse et de fatigue. Pour rester un homme digne il faut garder un peu de tendresse et de générosité et le témoigner à ses proches, ne seraient-ils que des pigeons. Le traitement privilégiant le noir et blanc en renforce l’effet de tristesse et accentue la commisération. Ce serait une photo qui rappellerait les grands maîtres d’autrefois qui battaient le pavé parisien pour en saisir l’âme de la ville dans des instants à faire perdurer.
Ce serait une photo qui montrerait l’incapacité de notre monde à faire cohabiter le monde de la culture et le petit peuple indigent si ce n’est à le laisser se côtoyer sur la même place.
Mais le sujet s’est déplacé de l’autre côté de la photo. Un panneau, un mur ou l’une de ces grandes cheminées qui assurent le renouvellement de l’air frais de l’énorme navire tout proche, propose une citation de Gandhi : « Sois le changement que tu veux voir dans le monde ». La date qui sert de signature 13/11 donne toute sa force au message en rappelant les attentats du 13 novembre. Que faire face à la violence sauvage et barbare ? être responsable en actes sans se laisser aller soi-même à la violence. Gandhi fondait sur la non-violence la résistance civile de masse par la désobéissance, ça mérite effectivement réflexion.
La formule ainsi claironnée sur le mode impératif semble plus un ordre qu’une invitation. Hélas le délavé de la peinture fait de cette écriture en pleur comme un chant de désespoir devant une tâche qu’il semble impossible de réaliser tant l’ampleur donne le vertige.
Deux petites touches ne font qu’accentuer le désarroi. « MAK » rappelle que ce qui se joue en Algérie avec le problème Kabyle et les revendications du mouvement autonomiste, touche aussi la France. Le simple mot « Kobane » en rouge sang évoque à lui seul tous les bouleversements que subit le monde à cause de l’Etat Islamique.
Sur une seule photo se retrouve posé certainement le plus grave problème de notre société : la culture, la misère proche, l’agitation épouvantable actuelle mondiale se retrouvent dans un même « plan » sans qu’on en comprenne très bien comment évolue ce mouvement désordonné et incontrôlable. Je ne résiste pas au plaisir de vous joindre plus loin la définition du vertige qu’en donne le site de la sécurité sociale. La santé de la société ressemble étrangement à celle de l’individu.
Quelques petites notes rouges dans les escaliers du centre Pompidou méritent attention. Elles ont échappé au traitement en noir et blanc, elles sont en écho au rouge du tag sur le mur. Le photographe se contente évidemment de voir puis de montrer. à chacun d’y mettre le sens qu’il veut bien se donner la peine d’envisager. J’y vois de mon côté une remise en question du musée comme cathédrale cimetière de la production artistique. L’art baigne aujourd’hui, lui aussi, dans le sang des massacres et qu’il ne peut plus être « innocent ». cela voudrait-il dire que lui aussi est en guerre et qu’il ne peut plus « ne plus nuire ». (tapez donc « innocent » dans Google, là aussi, ça donne le vertige)
Stéphane a trouvé une grammaire sobre et efficace pour donner non seulement à voir mais aussi à penser. La photographie y trouve la noblesse de son expression dans la sobriété de sa proposition et la force de son message.
Décidément, je n’aime pas cette photo, elle dé-range vraiment trop. D’un autre côté, heureusement qu’elle existe ! Merci Stéphane.
Michel Witasse
02/02/2016
En complément, glané sur Google
Alors que l’offensive du groupe Etat islamique se poursuit sur Kobane, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) rapporte qu’au moins 164 civils y ont été tués par l’organisation islamiste. Si les chiffres de l’OSDH s’avèrent exacts, il s’agit du deuxième plus important massacre commis par le groupe EI depuis celui de 230 membres de la tribu al-Cheitaat, dans un charnier découvert dans la province de Daïr az-Zour en décembre dernier.
Le MAK milite entre autres pour :
· l'autodétermination de la Kabylie
· l'officialisation de la langue kabyle en Kabylie.
· l'octroi à l'entité régionale de sa quote-part des richesses naturelles nationales
· l'autonomie territoriale de la Kabylie au sein d’une Algérie décentralisée
· Mettre fin à l'arabisation en Kabylie
Qu'est-ce qu'un vertige ?
Le vertige est une sensation de mouvement de l’environnement. Il se manifeste par crises isolées ou répétées, parfois accompagnées d’autres symptômes. Il est dû le plus souvent à un dysfonctionnement de la fonction de l'équilibre assurée par l'oreille interne.
Les vertiges donnent l’illusion que l’environnement (murs, sols, plafonds, objets) se met à bouger. Le mouvement ressenti est le plus souvent circulaire (comme si vous étiez sur un manège), mais peut aussi s’apparenter à un balancement ou à une sensation de chute dans un trou. Ces manifestations sont liées à un trouble de l’équilibre.
La durée et la fréquence des vertiges sont très variables :
· une crise peut durer de quelques secondes à plusieurs heures ;
· elle peut être unique ou se répéter à intervalles irréguliers.
Les vertiges peuvent être accompagnés de divers symptômes : nausées ou vomissements, sueurs,perte d’audition, acouphènes, maux de tête.
Ils peuvent être déclenchés par certains mouvements : se lever, se coucher, tourner la tête rapidement, etc..
Quant aux sensations vertigineuses, elles sont proches du vertige et peuvent également être liées à un trouble de l’équilibre. Elles ne causent pas d’impression de mouvement de l’environnement, mais plutôt une sensation de déséquilibre, d’instabilité, de chute imminente. Elles apparaissent lorsque l’on se tient debout ou pendant la marche. Elles disparaissent dès que l’on prend appui quelque part, ainsi qu’en position assise ou couchée.
Ne pas confondre vertige et malaise
Les malaises, qui ne sont pas liés à un trouble de l’équilibre, ne doivent pas être confondus avec des vertiges. Les symptômes sont différents :
· faiblesse momentanée avec sensation de "tête vide", de flottement, due par exemple à unehypoglycémie ou à une crise d’angoisse, de spasmophilie ou d’agoraphobie ;
· sensation de perte de connaissance ou d’évanouissement qui peut être due à une baisse de tension artérielle, un malaise vagal, un problème cardiaque ou un accident vasculaire cérébral.
http://www.ameli-sante.fr/vertiges/quest-ce-quun-vertige.html