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ratés.
Autoportraits ratés
Exposition Fabergé – Montréal.
Cette première image n'est pas vraiment ratée et ce n'est pas non plus un autoportrait. Mais je me suis imposé de partir d'une photo de musée et c'est exactement la binette que j'avais tout gamin sur une vieille photo que je ne retrouve plus (voilà le raté), mais qui siégeait sur la cheminée de la maison de mes parents. J'avais la même crolle qui plaisait tant à ma mère et qui lui faisait un peu moins regretter de n'avoir pas eu de filles. Le vêtement qu'on devine ressemble à cette espèce de barboteuse dont on était affublé à l'époque et que je trouvais déjà bien ridicule. Je ne vous dirai pas de quel surnom ma mère me gratifiait, vous en ricaneriez de joie et moi j'en frémirais de honte.
Cette photo me rappelle que dans les yeux des femmes je devais avoir l'air beau ; à vrai dire, si j'ai souvent cherché à retrouver dans leurs regards, cette lueur attendrie, elle s'est inexorablement ternie. Évidemment, encadrant la photo, ce n'était pas de Fabergé, pourtant ça le méritait bien...
Je n'ai jamais été amoureux de mon image, mais j'ai toujours aimé faire bonne impression, par les moyens les plus divers. Je me prends suffisamment au sérieux pour être capable de me moquer de moi. Est-ce permis à d'autres ? Peut-être que pour les folles plaisanteries, je suis un peu comme Hercule Savinien :
Je me les sers moi-même, avec assez de verve,
Mais je ne permets pas qu'un autre me les serve.
Pourquoi tous ces ratés ? parce qu’aujourd’hui, exceptionnellement, je peux me le permettre.
op.61 - 21/05/2020