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Couverture.
Paula - Hendrik Kerstens.
j'adore cette photographie, je l'avais saisie à la foire internationale d'art moderne et contemporain de Karlsruhe.
J'ai bien sûr été particulièrement sensible à la qualité technique et artistique de la photographie, mais c'est surtout la symbolique de l'image qui m'a imposé quelques réflexions.
La couverture d'un livre, un livre en couverture.
En fait ce n'est pas un livre mais « le » livre puisque, apparemment, les pages sont blanches et il n'y a pas de titre ni d'auteur. Ce n'est pas la même chose d'être l'homme d'un livre, ou un homme du livre ou de livres. Sans compter qu'on peut en être ou l'auteur, le sujet ou le lecteur, ou même encore le vendeur, le collectionneur, le relieur et pourquoi pas le plagiaire.
Faire d'une couverture une toiture, s'est s'y sentir à l'abri, en sécurité et confortablement installé. Le livre est ma maison, j'y habite, c'est chez moi. Pratique, surtout en temps de confinement.
Le concept de « couverture » est tout aussi complexe, on s'enveloppe dans une courtepointe, un édredon ou une couette, mais on peut aussi s'en servir de paravent ou de prétexte pour se défiler, se décharger de ses responsabilités et refuser d'assumer sa propre identité.
Que serait une couverture sans la reliure ? Elle permet d'assembler toutes les pages, de relier le début d'une histoire à sa conclusion, de donner du sens au temps et du temps pour trouver du sens.
On a l'habitude de tirer la couverture à soi, on s'enrichit de cette façon. Le tout est de savoir ce que l'on fait du profit.
Est-ce que la photo dit tout cela ? Certes non, mais c'est possible qu'un lecteur non paresseux l'y trouve ; et vous n'êtes pas paresseux puisque vous avez eu le courage de me lire jusqu'au bout.
03/05/2020
Vous trouverez une meilleure reproduction sur le site même de Hendrik Kerstens. Paula, sa fille, est son modèle favori et il s'inspire beaucoup des peintres hollandais. Il y a une œuvre et elle est admirable. cliquer ici.