• Le voyageur confiné

     

    Le voyageur confiné


    Hambourg - Kunsthalle                                         

    Voyageur contemplant une mer de nuages - 1818                                       

    Caspar David Friedrich                                       

     

     

    Le voyageur de Caspar David Friedrich fait une halte contemplative, au bord du précipice, face à l'infini ; il paraît à la fois grandiose dans sa posture tranquille et tout à fait insignifiant quand il réalise la fragilité et la brièveté de son existence.

     Chaque jour, on nous annonce le nombre de morts depuis la veille et la somme depuis le début de l'épidémie.

     Les voyages nous sont interdits, pas la contemplation, avec cette certitude répétée : sur votre carte de non-visite écrivez « fragile et vulnérable ! »

     J'ai donc enlevé le paysage et l'ai remplacé par un paysage « intérieur » et confiné.

     Les trois moines (pleurants du tombeau de Philippe le Hardi – Dijon) sont plus explicites que trois Parques en train de filer.

     Le destin est déjà tranché. Pas de brume, pas d'horizon, pas d'incertitudes non plus. Évident et inéluctable !

     Mais au moins on peut clairement regarder les choses en face.

     C'est peut-être ça la grandeur !

     

    Dans le 7°sceau de Bergman, le chevalier qui rentre des croisades trouve la peste au bout de son chemin. Il obtient un délai, le temps d'une partie d'échecs avec la mort. ( synopsis ) Seuls les baladins sont épargnés, alors chantez, dansez … la vie est belle.

     En attendant, je m'entraine.

     

    Le voyageur confiné  Le voyageur confiné