• Musique des sphères

    Musique des sphères

     La musique des sphères.

     

    Ce sont les pythagoriciens qui lancent l’idée, 400 ans avant JC, que les astres sont en harmonie en fonction de leur distance, de leur couleur, de leur mouvement et produisent une musique céleste.

     Ce dont doute fortement Aristote « Cette supposition, est fort ingénieuse et fort poétique ; mais il est tout à fait impossible qu'il en soit ainsi. »

    Pourtant la théorie prospère, on fait même le lien entre l’harmonie céleste et l’harmonie humaine qui établit les relations entre l’âme et les parties du corps. (A en croire mon expérience, s’il y a harmonie, ça ne dure pas longtemps. Avec l’âge, des cordes cassent et des tuyaux se bouchent…)

    Fin du XVI° siècle Kepler base cette musique sur la vitesse des planètes :

    « La planète la plus lointaine du Soleil, Saturne, à son aphélie, couvre chaque jour 106 secondes d'arc d'ellipse ; à son périhélie, 135 ; cela équivaut, à 2 secondes près, à un rapport de 4 à 5, qui est la tierce majeure. Jupiter donne la tierce mineure, Mars la quinte, la Terre le demi-ton, Vénus la dièse, Mercure l'octave augmentée de la tierce mineure. Kepler suppose que le ton de Saturne à son aphélie est le sol, en son périhélie le si. L'ensemble des planètes constitue un chœur où la basse est dévolue à Saturne et Jupiter, le ténor à Mars, l'alto à la Terre et à Vénus, le soprano à Mercure »

    Harmonie des sphères — Wikipédia (wikipedia.org)

    Ça doit être vraiment beau à entendre mais qui l’a jamais entendu ?

    Qui inventera la machine à enregistrer cette musique ?  Edouard-Léon Scott de Martinville a été le premier à enregistrer « au clair de la lune » (encore une planète) mais il ne pouvait pas l’écouter. Aujourd’hui on peut photographier le son, ça donne de très jolies courbes.

    Vous dire mon premier émerveillement musical quand mon père a installé sur la table de la cuisine cette étrange machine : la base ressemblait à un grand moulin à café, il y posa un disque, fixa une aiguille au bout du bras, arrima l’immense pavillon, tourna la manivelle, le disque aussi se mit  à tourner, la cuisine prit soudain des dimensions spectaculaires ; mon père eut de sourire de magicien qui réussit son coup et nous, on fut transfigurés en acousmaticiens  (les acousmaticiens écoutaient la voix de leur maître : Pythagore entre nous, c’est lui qui a inventé les groupes de niveaux pour ses élèves).

    Musique de sphères

    La technique a fait des progrès et la merveilleuse machine s’est retrouvée au grenier. Mais j’ai toujours dans un coin de ma mémoire ce son grésillant venu d’un autre monde improbable ou d’une sphère céleste inconnue. Le gamin que j’étais découvrait, incrédule,  charmé, ébloui, enchanté, fasciné et ravi ce que pourrait bien être l’harmonia mundi.

    Malheureusement les médias ont repris la chanson d’Aristote…