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Chocolat
Musée du chocolat
la matière première, à ce niveau, n'est pas vraiment ragoutante, mais il faut imaginer les effluves cacaotées chaleureusement exhalées dans cet atelier, où tout ce que l'on fabrique se mange, pardon se déguste, et alors ce qui vous monte à la bouche est tout sauf de l'eau. Une petite magie s'opère dans votre cerveau créant des appétences sournoises mais combien excitantes. Tout ce qui se façonne là tient de l'éphémère et n'est destiné qu'à une seule expérience d'un unique consommateur, mais quelle expérience, fondante, enthousiasmante, inoubliable. On envisage des mariages surprenants avec des alliances de gingembre confit, de framboise ou d'orange, de piment doux, de poivre, ... en savants dosages pour laisser chaque essence sublimer sa voisine, se répondre en harmonieuses combinaisons.
Cléopâtre aurait-elle préféré un bain au chocolat au lieu du lait d'ânesse et ainsi s'enduire la peau d'une croute sombre, et sortir de l'onde brune, pour se laisser lécher plutôt que sécher, puis croquer par son amant, savourant chaque once de peau, dévorant patiemment jusqu'à plus soif, jusqu'à plus faim, l'appétissante amoureuse et geindre de plaisir et mourir de désir ?
La-dessus, pas d'image, on en est chocolat. Je n'ajouterai pas à la frustration.
Avec le chocolat, on a le choix : se délecter ou de bâfrer, c'est selon, en fonction des jours fastes ou des jours exquis. Gourmand ou gourmet, ripailleur ou gastronomique, Lucullus ou Ragueneau.
Mon petit fils avec qui on avait fait la visite m'a demandé hier : quand est-ce qu'on y retourne ?
0p. 77 06/06/2020