• la dernière d'Estelle

    Cette image de Jean-Michel MERTZ

    la dernière d'Estelle

     

    Ce qu’il en dit :

    "Un personnage qui regarde vers la gauche inspire de la nostalgie", dixit M. Nath Sakura dans le n° 240 de France Photographie. Personnellement, je ne crois pas que cette affirmation soit vérifiable. Je ne vois pas sur quoi elle repose. Enfin si, sur la dynamique de la lecture occidentale de la gauche vers la droite ... La photo (de la couleur, pour l'exception qui confirme la règle?) a de la dynamique, je trouve qu'elle a même du souffle du fait de la position (voulue) du modèle à l'extrême-gauche (rien de politique) et de la présence, à droite de cette ombre / main qui apporte quelque chose: un tag, une inscription sur le mur comme celle vue par le célèbre roi qui n'a pas pesé lourd devant ce qui lui était annoncé. Ceux qui regardent la photo peuvent écrire sur ce mur vierge l'histoire de la jeune femme qui se dirige ici, pour moi, non vers le passé vers un bel avenir, très lumineux, apparemment. Michel, tu ne pourrais pas donner à ce mur quelque chose "en plus" ?

    Ce que j’en dis :

    Il  n’y a effectivement pas de nostalgie dans cette photo, ni dans le regard, ni dans l’expression du visage. On lit effectivement de gauche à droite,  l’attaque sur cette photo est brutale puisque tout l’intérêt se trouve dans la lecture immédiate. La frustration vient de ce que la suite est sombre et pratiquement vide.

    Mais c’est là la une lecture « cliché », simplement fidèle aux codes habituels.

     Si on respecte ton projet, on sait que tu aimes les bords extrêmes (je me souviens d’une petite fille sur un banc) et les contrastes forts, on peut mieux le comprendre.  La lumière n’est pas la lumière du jour, sinon on aurait un lever de soleil à l’ouest (ce qui n’est possible qu’en photographie)  tout est dans une nuit d’opaque mystère, et il n’y a pas d’issue, on ne sait où commence ce mur et il  se prolonge indéfiniment vers la droite.  Cette jeune fille va au-devant  de la lumière ce qui justifie sa position, elle en a besoin, c’est sa raison d’être : être dans la lumière. La lumière la fait exister comme le regard donne des formes à un sujet et souligne la nécessité du désir partagé. L’origine de la lumière, c’est toi Jean-Michel, qui le signale par ta griffe démiurgique. Tu nous refais le premier livre de la Genèse dans un raccourci saisissant. Eve, le premier jour. L’ombre de la main indique que les jours suivants,  le monde va s’élargir, qu’on en prend possession ; les portes s’ouvriront sur un beau jardin.

    Et Adam, là-dedans ? ...Adam n’a plus la cote !

    "donner à ce mur quelque chose en plus"  j'ai préféré le supprimer. Et la voici seule dans ce paradis un peu "fleur bleue"

    la dernière d'Estelle


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